Samedi 12 décembre
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00:55
Les lumières se sont éteintes
Restent quelques murmures à peine distincts
L'écran noir s'éclaire dans le silence
le profil de votre visage se détache en transparence
dans cette pénombre complice de l’instant
Déjà elle a capturé votre main dans la sienne
doucement l’entraîne à ses lèvres tièdes
Et joue de vos doigts en son repaire humide...
Votre regard troublé plonge dans le sien incandescent
votre main toujours dans la sienne lentement descend
En voyage sous le soyeux de sa robe légère
jusqu'à la naissance de ses cuisses qui s abandonnent.
Vos souffles unis précautionneusement s'accélèrent
elle fait glisser votre main , frissonne
et s'offre à vos doigts qui s'animent...
Retiens chaque gémissement que vous convoitez
à lui ravir de votre promenade en ce lieu chaud et intime.
Pourvu que le film soit triste
pour que son souffle au sommet du plaisir
s’apparente à un léger soupir,
pourvu que le film soit triste
qu'elle puisse placer sa tête sur votre épaule.
Pourvu que le film soit ennuyeux,
qu'ils puissent penser qu'elle s'endort,s’envole
lorsque son visage glissera méticuleux
le long de votre poitrine, au plus doux
et atteindre en caresse de sa joue
le renflement palpitant de votre corps.
Pourvu que le film se prolonge encore et encore
qu'elle puisse de ses lèvres ingénues,en douce vague
effleurer le velouté de votre dague
la relâchant légèrement de sa prison devenue exiguë.
Le temps de s'étourdir de cette flagrance secrète
de laisser jaillir cette première perle de liqueur céleste
qui déjà vous cambre, vous fait glisser discrètement.
La séance se termine, lentement,
vous abandonnant au paroxysme de votre désir.
la salle s'éclaire peu à peu,le temps de vous ressaisir.
Mais déjà elle vous entraîne au dehors,
Vous enlace dans un corps à corps,
en un long baiser reconnaît la présence de votre envie.
Pourvu qu’il fasse nuit
Pourvu qu'il y est de belles portes cochères
perdues au cœur d’une rue sombre
dans la chaleur de la nuit légère.
@Natalie
Par Noor Delice
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Vendredi 11 décembre
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00:36
Aquarelle: "Nue couchée"link
Elle naît tout en bas d'un lieu géométrique
A la sentir couler je me crois à la mer
Parmi les poissons fous c'est comme une musique
C'est le printemps et c'est l'automne et c'est l'hiver
L'été ses fleurs mouillées au rythme de l'extase
Dans des bras de folie accrochent les amants
On dirait que l'amour n'a plus besoin de phrases
On dirait que les lèvres n'ont plus besoin d'enfants
Elles coulent les sources en robe ou en guenilles
Celles qui sont fermées celles qu'on n'ouvre plus
Sous des linges qu'on dit marqués du sceau des filles
Et ces marques ça me fait croire qu'il a plu
Qui que tu sois toi que je vois de ma voix triste
Microsillonne-toi et je n'en saurai rien
Coule dans ton phono ma voix de l'improviste
Ma musique te prend les reins alors tu viens
Ta dune je la vois je la sens qui m'ensable
Avec ce va-et-vient de ta mer qui s'en va
Qui s'en va et revient mieux que l'imaginable
Ta source tu le sais ne s'imagine pas
Et tu fais de ma bouche un complice estuaire
Et tes baisers mouillés dérivant de ton cygne
Ne se retourneront jamais pour voir la terre
Ta source s'est perdue au fond de ma poitrine
Léo Ferré
Par Noor Delice
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Jeudi 10 décembre
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00:19
Toile: Sans-Pitrelink
A la pêche des coeurs, je ne veux plus aller
Je ne veux plus, ma mère
Y en a trop de douleur quand l'amour s'envoler
Et laisser pauvre gars qui pleure
Ma cocotte elle est partie
Avec un vilain bonhomme
Je suis seul toute la nuit
Pas possible de faire un somme
A la pêche des coeurs, je ne veux plus aller
Je ne veux plus, ma mère
Y en a fini de bonheur quand l'amour s'envoler
Et laisser larmes amères
Au bistro d'oncle Fernand
C'est l'calypso qui commence
Je vais passer un instant
Mais je resterai sur mon banc
A la pêche des coeurs, je voulais plus aller
Seigneur la belle fille
Elle a les lèvres roug' et des grands yeux qui brillent
Je crois pas que je la connais
Voulez-vous danser, mam'zelle
Pour consoler un pauvre homme
Mais monsieur je suis pucelle
Mamoiselle, soyez bonne
A la pêche des coeurs, je voulais plus aller
Mais vous êtes très jolie
Et si je vous le dis ce n'est pas un péché
C'est la vérité, ma mie
Suivez-moi sous les palmiers
Mon Dieu quelle jolie robe
Il vaudrait mieux l'enlever
Pour ne pas risquer d'la gâter
A la pêche des coeurs, je ne veux plus aller
Mais dites-moi, friponne
Où vous avez trouvé ces beaux petits tétés
Et ce corps qui s'abandonne
Donnez un baiser, ma mie
Pour faire plaisir au pauvre homme
Restons là toute la nuit
Ma douleur elle est partie
A la pêche des coeurs, je ne veux plus aller
Car j'ai fait bien belle prise
Elle vient d'enlever sa petite chemise
Et je vais me régaler...
Et je vais me régaler...
Et je vais me régaler...
Boris Vian
Par Noor Delice
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Mardi 1 décembre
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09:12
Dessin :Christophe Novel link
Voici le matin bleu. Ma rose et blonde amie
Lasse d'amour, sous mes baisers, s'est endormie.
Voici le matin bleu qui vient sur l'oreiller
Éteindre les lueurs oranges du foyer.
L'insoucieuse dort. La fatigue a fait taire
Le babil de cristal, les soupirs de panthère.
Les voraces baisers et les rires perlés.
Et l'or capricieux des cheveux déroulés
Fait un cadre ondoyant à la tête qui penche.
Nue et fière de ses contours, la gorge blanche
Où, sur les deux sommets, fleurit le sang vermeil,
Se soulève et s'abaisse au rythme du sommeil.
La robe, nid de soie, à terre est affaissée.
Hier, sous des blancheurs de batiste froissée
La forme en a jailli libre, papillon blanc.
Qui sort de son cocon, l'aile collée au flanc.
A côté, sur leurs hauts talons, sont les bottines
Qui font aux petits pieds ces allures mutines,
Et les bas, faits de fils de la vierge croisés,
Qui prennent sur la peau des chatoiements rosés.
Epars dans tous les coins de la chambre muette
Je revois les débris de la fière toilette
Qu'elle portait, quand elle est arrivée hier
Tout imprégnée encor des senteurs de l'hiver.
Charles Cros
Par Noor Delice
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Lundi 30 novembre
1
30
/11
/Nov
09:06
Photo: Cyril Torrentlink
Ces petits Cons, dont l'on fait fête,
Où le Vit ne met que la tête,
N'assouvissent point mon désir ;
J'aime les Cons de belles marges,
Les grands Cons qui sont gros et larges,
Où je m'enfonce à mon plaisir.
Les Cons si étroits de clotûre
Et le laissent sans mouvement ;
J'aimerais mieux branler la pique
Que de foutre en paralitique :
Le plaisir git au remument.
Dans le grand Con de ma Maîtresse,
Mon Vit peut montrer son adresse,
Aller le trot, aller le pas,
Chercher partout son avantage,
Et monter d'étage en étage,
Maintenant haut, maintenant bas.
Comme le Monarque des Perses,
Jadis, par les saisons diverses,
Avait de diverses maisons,
D'un vit la majesté suprème
Dans un grand Con peut, tout de même,
Se loger en toutes saisons.
Foutre du Con de ces pucelles,
Serrez comme des escarcelles,
Où le Vit n'est en liberté !
J'ai, dans le Con de ma voisine,
Ma chambre, anti-chambre et cuisine,
Logis d'hiver, logis d'été.
Pierre Motin
Par Noor Delice
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