Lundi 10 août
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/Août
14:13
Peinture: Van Gogh - "Couples dans le verger d’Argenton à Asnières"
L'amazone au con mercenaire
Que je nommais Félicité
Me violant à la cavalière
N'arborait pour seul bouclier
Que le sein coupé des archères
A l'aurore au petit matin
Livrée au songe et au mensonge
Ouverte aux baisers clandestis
Sa moniche couleur d'oronge
Evoquait un cratère éteint
Ne prenez pas la Suisse assise
C'est la parole des écus
Qu'un prestidigitateur brise
Prenez-la plutôt par le cul
Tout heureuse de la surprise
A Vevey j'ai vu s'empourprer
Les joues de tes fesses confuses
Quand le carnaval diapré
Les coiffa si je ne m'abuse
D'une moustache et d'un faux-nez
On en dispute encore à Rome
Où les masques sont interdits
Rosette ô peccatum mutum
Dans le vase où rien n'est permis
Passaient les rouliers de Sodome
Ma belle enculée ma Suissesse
Ton oeillet s'est enamouré
Au souvenir de ma caresse
Mon amour sachons distinguer
L'hérésie d'avec la molesse
Automne pareil à l'automne
Te souvient-il du lit défait
Où j'ai vu s'ouvrir l'anémone
Qui fleurissait ton corps prfait
O toi que les pampres couronnent
Dans le jardin les violiers
Dégageaient cette odeur exquise
Qu'ont aussi les mots familiers
Et ton yoni [lien tantra] où le poil frise
Quand mon désir le fait briller
Adieu la valse et la matchiche
Les lorettes exténuées
Sorties de l'école des Biches
Les amoureux qu'on a tués
De leurs baisers n'étaient pas chiches
Guillaume Apollinaire
Par Noor Delice
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Publié dans : Apollinaire, 1880-1918
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Lundi 10 août
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/Août
14:08
Ah faites-moi feuille de rose
Prenez pitié en mon aveu
C'est une langue que veux
C'est mon cul que je vous propose
Mon cul s'éveille au souvenir
D'une inoublible caresse
Que m'enseigna une négresse
Dans un hôtel rue d'Aboukir*
J'avais seize ans et des torsades
La noire me jugeant à point
Régala mon cul d'un schampooing
Plus savoureux qu'une enculade
Je porte aujourd'hui les cheveux
Roulés en chignon sur la nuque
Mais j'aime encore qu'on me trouduque
Car j'ai le sphincter très nerveux
Et j'ai gardé très peu de hanches
Afin de pouvoir exhiber
Le tralala le plus bombé
Des tralalas que l'on emmanche
Et mon anus est pour le doigt
Une merveilleuse alliance
Mais tu n'es pas bègue commence
Par le baiser que tu me dois
Je sens que ta langue pénètre
Et je décharge O mon joli
Dufayel paierait cher peut-être
Pour voir ce qu'on fait dans son lit
Guillaume Apollinaire
Par Noor Delice
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Publié dans : Apollinaire, 1880-1918
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Samedi 8 août
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/Août
10:13
Ô naturel désir pour l'homme être roi
On est revêtu de la carte de son royaume
Les fleuves sont des épingles d'acier semblables à tes veines où roule l'onde trompeuse de tes yeux
Le cratère d'un volcan qui sommeille mais n'est pas éteint
C'est ton sexe brun et plissé comme une rose sèche
Et les pieds dans la mer je fornique un golfe heureux
C'est ainsi que je l'aime la liberté
Et je veux qu'elle seule soit la loi des autres
Mais je suis l'ennemi des autres libertés
Guillaume Apollinaire
Par Noor Delice
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Publié dans : Apollinaire, 1880-1918
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Vendredi 7 août
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07
/08
/Août
13:50
Ce Dieu qu'on adore à Lampsaque
Il faut le tirer de l'exil
Volez au secours de Priape
Femmes en pleurs qu'il a saillies
Chastes épouses canéphores
Au con imprégné de phosphore
Mon vit mon gentil robinet
Verse-moi de ton eau divine
Mon doux concombre mon panais
Ma verge mon jean-bart ma pine
Viens-t'en me labourer l'ourlet
La rose-thé de ton prépuce
Auprès de moi s'épanouit
On dirait d'un vieux boïard russe
Le chibre sanguin et bouffi
Lorsqu'au plus fort de la partouse
Ma bouche à ton noeud fait ventouse
Ton foutre épais c'est l'eau d'amandes
C'est la liqueur de mes vingt ans
Ejacule force tes glandes
Au point que ta queue éructant
Quatorze Juillet mes délices
S'allume un beau feu d'artice
De ton foutre je sens la force
De ton vit l'intrépidité
Brunie par l'ombre de ton torse
J'incanterai les nuits d'été
Las mon désir est sans remède
J'ai même épuisé Ganymède
Guillaume Apollinaire
Par Noor Delice
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Publié dans : Apollinaire, 1880-1918
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Samedi 25 juillet
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25
/07
/Juil
11:06
Mon très cher petit Lou je t’aime
Ma chère petite étoile palpitante je t’aime
Corps délicieusement élastique je t’aime
Vulve qui serre comme un casse-noisette je t’aime
Sein gauche si rose et si insolent je t’aime
Sein droit si tendrement rosé je t’aime
Mamelon droit couleur de champagne non champagnisé je t’aime
Mamelon gauche semblable à une bosse du front d’un petit veau qui vient de naître je t’aime
Nymphes hypertrophiées par tes attouchements fréquents je vous aime
Fesses exquisément agiles qui se rejettent bien en arrière je vous aime
Nombril semblable à une lune creuse et sombre je t’aime
Toison claire comme une forêt en hiver je t’aime
Aisselles duvetées comme un cygne naissant je vous aime
Chute des épaules adorablement pure je t’aime
Cuisse au galbe aussi esthétique qu’une colonne de temple antique je t’aime
Oreilles ourlées comme de petits bijoux mexicains je vous aime
Chevelure trempée dans le sang des amours je t’aime
Pieds savants pieds qui se raidissent je vous aime
Reins chevaucheurs reins puissants je vous aime
Taille qui n’a jamais connu le corset taille souple je t’aime
Dos merveilleusement fait et qui s’est courbé pour moi je t’aime
Bouche Ô mes délices ô mon nectar je t’aime
Regard unique regard-étoile je t’aime
Mains dont j’adore les mouvements je vous aime
Nez singulièrement aristocratique je t’aime
Démarche onduleuse et dansante je t’aime
Ô petit Lou je t’aime je t’aime je t’aime.
Guillaume APOLLINAIRE
Par Noor Delice
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Publié dans : Apollinaire, 1880-1918
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