Mercredi 11 novembre
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Tes paroles ont des musiques cristallines.
Rien qu'à les écouter, que de fois j'ai joui !
Je pâme, les yeux clos, et presque évanoui,
Quand, pour me parler bas, dans le cou, tu t'inclines.
Ce n'est pas de ton souffle embaumant les pralines
Que je me grise alors ; c'est du ton inouï
Que tu mets dans un mot quelconque un simple oui.
Ta bouche a des façons de prononcer câlines.
Voilà ce qui me fait tous les sens engourdis.
Je t'écoute, mais sans savoir ce que tu dis,
Comme si tu parlais une langue inconnue ;
Je me laisse couler dans l'extase ; et je sens
Une invisible main passer sur ma peau nue,
Car tes paroles mêmes ont des doigts caressants.
Jean Richepin
Par Noor Delice
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Mercredi 11 novembre
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12:51
...les mots que l'on ne dit pas
sont les fleurs en boutons du désir.
Par Noor Delice
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Lundi 9 novembre
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10:04
La photo est d'ici link
Quelle épice as-tu donc mangée
Pour être folle de ton Corps
A ce point, méchante enragée
Que je me trouve à bout d'accords ?
Fi la vilaine qui demande
Encore, encore et sans répit,
Comme fait une enfant gourmande
Avec des larmes de dépit…
D'où crois-tu que vienne ma force
Et ma vigueur pour ces Combats ?
J'ai brûlé ma dernière amorce
A toujours donner branle-bas…
Mais toi de plus en plus sereine,
Par l'escarmouche mise en goût,
M'offrant ta croupe de Sirène
Tu sembles dire " Eh quoi, c'est tout ?
Déjà fatigué !... Je commence…
En route, en Rut pour le record…
Allons, verse-moi ta semence
A flots pressés, j'en veux encor… ! "
Zut, pour le coup, je me récuse,
Je ne puis après dix assauts,
Comme on verse du Syracuse
Répandre mon Foutre à pleins seaux…
Songe à chaque goutte qui tombe,
Que de cadavres innocents
Je précipite dans la tombe…
Vois mes remors, Chère et consens
Que j'interrompe la Harangue
Où je succombe terrassé…
Vaut-il pas mieux avec ma langue
Finir ce que j'ai commencé ?
Gabriel Montoya.
Par Noor Delice
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Jeudi 5 novembre
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Photo: Karen Jeantelet "La Caresse"
Dans le lit plein ton corps se simplifie
Sexe liquide univers de liqueur
Liant des flots qui sont autant de corps
Entiers complets de la nuque aux talons
Grappe sans peau grappe-mère en travail
Grappe servile et luisante de sang
Entre les seins les cuisses et les fesses
Régentant l'ombre et creusant la chaleur
Lèvre étendue à l'horizon du lit
Sans une éponge pour happer la nuit
Et sans sommeil pour imiter la mort.
Frapper la femme monstre de sagesse
Captiver l'homme à force de patience
Doucer la femme pour éteindre l'homme
Tout contrefaire afin de tout réduire
Autant rêver d'être seul et aveugle.
Je n'ai de cœur qu'en mon front douloureux.
L'après-midi nous attendions l'orage
Il éclatait lorsque la nuit tombait
Et les abeilles saccageaient la ruche
Puis de nos mains tremblantes maladroites
Nous allumions par habitude un feu
La nuit tournait autour de sa prunelle
Et nous disions je t'aime pour y voir.
Le temps comblé la langue au tiers parfum
Se retenait au bord de chaque bouche
Comme un mourant au bord de son salut
Jouer jouir n'était plus enlacés
Du sol montait un corps bien terre à terre
L'ordre gagnait et le désir pesait
Branche maîtresse n'aimait plus le vent
Par la faute d'un corps sourd
Par la faute d'un corps mort
D'un corps injuste et dément.
Paul Eluard
Par Sensualitesetdouceurs
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Mardi 3 novembre
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06:38
Tu les auras tes mots d’amour, ma Clandestine,
Froid tu ne prendras plus à mendier dans les livres
Des mots riens que pour toi, rimes incarnadines
Qu’un jour tu appelais tendue sur moi, chagrine.
Je t’en cisèlerai d’ambre, d’airain, de cuivre,
Je t’en adouberai de fiers pour nous survivre.
Sur toi les gens diront : « Dieu ! Qu’elle a belle chance :
Lui, presqu’éteint, faut-il que vraiment fort il l’aime,
L’œil, la gorge nouée sur son chemin d’errance ;
Pour l’éblouir de chants d’une telle fragrance ;
Faire carillonner Pâques en plein carême ;
Eclater son désir en psaumes de blasphèmes
Et ne désirer rien qui ne soit son giron. »
N’embrume plus tes yeux de ce voile d’ardoise
Lorsque l’hiver s’enlise au pied de ta maison,
Se glisse sous ta robe en de mâles frissons
Et marbre tes seins de frimas couleur framboise.
Réchauffe-toi de mon souvenir, ma Turquoise !
Dors avec nos enfants-verbes conçus dans l’ombre,
Farfadets de ces nuits au doux muguet de Mai ;
Ces mille syllabes de feu, ces mille nombres,
Qu’ils t’emmaillotent, qu’ils te lovent, qu’ils te sombrent
En leurs limbes sereins aux haleines de lait,
Ces rimes-nouveaux-nés filés à mon rouet !
Tu les auras tes vers d’amour, blanche Princesse,
Ils jailliront brûlants polyspermes de sang
Goutte-à-goutte de ma palette de caresses,
Lénifiant chaque soir ton acide tristesse
Quand je ne suis plus là, que vaine tu m’attends ;
J’enfanterai des mots multiflores, changeants :
Un tapis de printemps émeraudant la plaine,
Mai qui chante un aria de fin d’après-midi,
Une abeille folette, une occulte phalène,
Un vent trousse-jupons friselisant les chênes,
La mer adamantine, un ébat de courlis,
Enfin ce que je bois dans tes yeux assouvis.
Albert-Marie Guye
Par Sensualitesetdouceurs
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