Samedi 6 mars 6 06 /03 /Mars 09:27
loth.jpg                                               Peinture: Huile sur toile....Orazio Gentileschi: "Loth et ses filles"


Le vieux Loth ronflait au fond de sa caverne ;

Assises à côté d'une pâle lanterne,
Ses deux filles en pleurs se rappelaient tout bas
Les plaisirs de Sodome et ne s'endormaient pas.
L'aînée avait vingt ans, une figure altière,
L'œil bleu et des cheveux rejetés en arrière,
Des trésors sous sa robe et des doigts exercés...
La plus jeune était blonde, avait seize ans passés,
Des fruits s'arrondissaient sur sa blanche poitrine
Et son poil frissonnait où l'esprit le devine ;
Les yeux pleins de langueur et de timidité
Cachaient sous leurs cils d'or l'ardente volupté.
Vierges ! Comprenez que deux filles à cet âge
N'ont pas quitté Sodome avec leur pucelage.
Elles avaient goûté le breuvage amoureux,
Et leur soif insatiable avait fait des heureux,
Jusqu'au jour redouté du divin châtiment,
Leur vie entière fut détruite en un moment,
Tous les hommes perdus, car il n'en restait pas
Qui pussent désormais jouir de leurs appas !
D'où viendra la rosée à leur bouche altérée ? ...
"Ne pleure pas ma sœur, ma sœur, que ton âme éplorée
Retrouve quelque espoir. Tiens ! Déshabillons-nous,
J'ai trouvé pour jouir, un moyen simple et doux."
Ainsi parla l'aînée. Déboutonnant sa robe,
Elle montre à sa sœur, avec un double globe
Un ventre satiné qui se trouve en bas
Par un petit triangle couvert de poils ras,
Noirs comme de l'ébène, et doux comme de la soie,
Sarah sourit, s'approche et écarte avec joie
Les lèvres de la trousse, ainsi les vieux Hébreux
Nommaient l'endroit charmant qui les rendait heureux.
" Que faut-il faire Agass ? - Du bout de ton doigt rose,
Chatouille-moi - J'y suis, attends que je me pose
Pour que mon doux bouton s'érige sous ton doigt
Et que j'écarte les cuisses comme toi. "
Et sous leur main, servie d'une amoureuse ivresse,
La symphyse se gonfle et palpite et se dresse.
Enfin n'en pouvant plus et d'amour se pâmant,
Agass donne à sa sœur un doux baiser d'amant.
Mais celle-ci lui dit : " Faisons mieux, ma charmante
Remplaçons notre doigt à la place amusante
Par une langue agile ; et tu verras, ma sœur
Que nos attouchements auront plus de douceur.
Oui, sur ton petit ventre, attends que je me couche,
Ta bouche sur mes lèvres, ton poil dans ma bouche
Qu'une douce langue chatouille en l'excitant
Notre bouton de rose encore tout palpitant.
Que nos corps enlacés se tordent et se roulent,
Que le jus de l'amour sur nos cuisses s'écoule. "
Sitôt dit, sitôt fait, et bientôt ce doux jeu
Arrose leur trésor d'un liquide onctueux.
Mais ce sperme infécond ne rappelle les hommes
Que de manière vague. " Ah ! Sottes que nous sommes,
A quoi rêvons-nous donc quand on a ce qu'il nous faut :
Notre père est bien vieux, mais il est encore chaud.
Il peut bander encor quand les femmes sont belles,
Bien heureux qu'il n'ait pas affaire à des pucelles.
Mais il ne voudra pas, tant il est scrupuleux,
Nous donner la bouteille où jadis toutes deux
Avons puisé la vie,... où notre pauvre ère,
Allait remplir ses fleurs, teindre son cratère.
Tâchons de l'enivrer, il aime le bon vin,
Et s'il veut nous baiser, sauvons le genre humain... "
Chacune sur le chef portait un grand voile noir ;
Loth avec sa lanterne, a demandé, hagard :
" A qui sont ces tétons dont la blancheur rayonne ?
Ces globes opalins, dont la pointe frissonne ? "
Il jette sur Agass des regards polissons,
Ecoute en soupirant les charmeuses chansons
Qu'ensemble ont commencé ses filles toutes nues,
Il croit être à Sodome et, sur ses propres filles
Haletant de planter le bâton de famille,
Il s'élance soudain. Agass l'avait prévu.
Au ventre paternel, elle saisit tout nu
Le membre recherché par l'ensemble des femmes
S'aperçoit qu'il faut encore qu'elle l'enflamme,
Et, pour mieux en jouir, elle roule à la main
L'instrument qui doit féconder le genre humain.
" J'enfanterai, dit-elle, et pour être plus sûre
Adoptons pour jouir la meilleure posture. "
Elle tombe à genoux, découvre son cul blanc ;
Le vieux Loth inclinant la tête et s'approchant
Voit le cul : Oh ! Jeune Femme ! Oh ! ma toute belle",
Dit-il alors, jetant ses deux bras autour d'elle.
Agass, poussant le cul, accroît le mouvement
Car elle connaissait l'effet du frottement.
Elle se sent mouiller. Aucune jouissance
N'a pourtant assouvi sa brutale espérance.
Un soupir la saisit ; elle porte la main
Je ne sais où. " Tu n'es pas dans le bon chemin,
C'est à recommencer ", dit-elle à son vieux père.
Et l'ivrogne à nouveau recommence l'affaire ?
En craignant de manquer, il se laisse guider
A travers les replis qu'il devra féconder.
Agass tressaille. Enfin tout son beau corps frissonne ;
Les os ont craqué. Le père Loth s'en étonne
" Qu'as-tu donc ? Mon enfant : va donc que je jouisse !
Si je m'en suis douté, que le ciel m'engloutisse ! "
Dit le vieux Loth. Agass dit alors à sa sœur :
" Viens goûter à ton tour la divine liqueur. "
L'autre aussitôt s'approche et dans ses douces cuisses
Elle montre à son père un doux nid de délices.
Elle chatouille alors les couilles du taureau,
Prend l'arme tout à coup et la met au fourreau.
Entre ses blanches mains, saisit la vieille épée
Pour la faire entrer plus grosse et mieux trempée.
Enfin elle se pâme, laisse tomber ses bras,
Le sceptre paternel inondant ses appas.
" Gloire à Dieu " se dit-elle, " à présent j'ai conçu. "
Loth, en se réveillant n'avait rien vu, ni su.
 Alfred de Musset
Par Noor Delice
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Vendredi 5 mars 5 05 /03 /Mars 09:22
J’ai mon mari qui se rigole
De moi, et s’en va jardinant (1)
Avec mainte femme folle,
Chaque jour, ou le plus souvent,
Et ne me tient pas bien couvent, (2)
Mais me sert d'étrange langage ;
Et puisqu'il me fait tel outrage,
Je lui ferai, sans jardiner,
Avoir cocu en son ménage,
Si j'en puis nullement finer. (3)
 
 
Car j'ai assez qui m'en école (4)
Et qui ses faits m'est rapportant,
Et comment il baise et accole
Les fillettes, et va donnant
Notre avoir ; telle vie est menant,
Dont il ne fait moi que sage ;
Mais je pourvoirai à ma cage
D'un oisel, pour moi conforter,
Qui appaisera mon courage,
Si j'en puis nullement finer.
 
 
Oui, par Dieu ! maint m'en parole
Qui me va coeur et corps offrant ;
Je ne suis ni laide ni molle,
Dont il me dut être laissant ;
J'en trouverai bien pour un cent.
Puisqu'il brise son mariage,
Par Saint Arnoul, aussi ferais-je !
D'autel pain vueil souppes tremper (5)
Et prendra de ce doux ouvrage,
Si j'en puis nullement finer.
 
 
Prince amoureux, qui fait tel rage
En amours, si on lui rend tel gage,
Vous n'en devez nullui (6) blamer,
Et pour ce, par mon pucelage,
Prendrai ce bien qui assouage (7),
Si j'en puis nullement finer.
 
Eustache Deschamps
Par Noor Delice
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Jeudi 4 mars 4 04 /03 /Mars 09:18
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L'on m'a dit que, le plus souvent,

L'amour vous contraint, en dormant,
De faire à l'envers la grenouille ;
La nuit sait vos ardants regrets,
Et les doux mystères secrets
De votre doigt qui vous chatouille.
 
Mais, je me plains que, tout le jour,
Fuyant même le nom d'Amour,
Vous contrefaites la doucette,
Cependant que, toute la nuit,
Vous prenez un nouveau déduit (1)
Avec un manche d'épousette. (2)
 
Mais un clou qui se détacha,
Ces jours passés vous écorcha,
Dont vous faites si triste mine
Que vous allez tout dédaignant
Et ne pouvez plus maintenant,
Tenir le cours de votre urine.
 
Une autrefois, il faut choisir
Le temps, le lieu, et le plaisir
De vous caresser à votre aise ;
Usant de ces bâtons polis
Dont l'on rehausse les gros plis
Et les bouillons de votre fraise.
 
Ceux de velours ne coulent pas,
Ceux de satin deviennent gras,
Et sont rudes à la couture ;
Ceux de verre, par un malheur,
S'ils se cassaient, en la chaleur,
Vous pourraient gâter la nature.
 
Si vous en prenez un de fer,
Avant qu'il se puisse échauffer
Il ne fera rien qui vous plaise ;
Mais je me trope en cet endroit,
Car aussitôt il se fondroit (3)
Comme dedans une fournaise.
 
Il vaudrait bien mieux pratiquer
L'amour même, sans se moquer,
Sans aimer l'ombre de son ombre,
Et sans, par un ébat nouveau,
Vous jouer de quelque naveau (4)
Ou d'un avorton de concombre.
 
Ce n'est pas ainsi qu'il vous faut
Contenter cet endroit si chaud
Qui d'une feinte ne s'abuse,
Et qui pourrait, en un instant,
Allumer dans un régiment
Toutes les mêches d'harquebuse ; (5)
 
Ni se tromper de la façon
De celle qui, pour un garçon,
Embrassait souvent une femme,
Et qui mourant de trop aimer,
Ne trouva qu'au fond de la mer
Un remède à sa chaude flamme.
 
Vous n'attendez qu'un mari neuf,
Quelque veau pour devenir bœuf,
Qui vous ôte ce faux nom de fille,
Et, en tenant clos votre vallon,
Craignant l'enflure du ballon,
Vous vous ébattez d'une quille.
 
Mais qui que ce soit le sot né,
Votre mari prédestiné,
Bien qu'il ne soit qu'une bête,
Heureux il sera, le cocu,
Oui bien, si vous avez le cul
Aussi léger comme la tête !
 
Charles Timoléon de Beauxoncles, 1609
Par Noor Delice - Publié dans : Poèmes
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Mercredi 3 mars 3 03 /03 /Mars 09:07
Guillaume-Seignac--Pierrot-s-emrace.jpg                                   Guillaume Seignac: "Pierrot s'embrase"


( Vécu de petites culottes et autres joyeusetés

ou une réécriture grivoise de « Mon ami Pierrot »
- À entonner comme vous voulez )
 
 
Au creux de ma lune, mon amie Perla
Caresse ma vulve et me donne le La
Ouvre grand ma porte et allume mon feu
Pleurent de joie mes lèvres, c’est l’amour de Dieu
 
 
Au clair de la lune, Pierrot endormi
Il n’a pas sa plume pas plus que d’envie
Sa chandelle est morte et n’a plus de feu
Pendant qu’à ma porte coule un flot précieux
 
 
Au creux de ma lune, mon Gode Oh mon Dieu !
Fourragea ma fève dans son flot aqueux
Perla résista à cet assaut d’envie
Mais à travers la soie toute ma pluie jailli
 
 
Au clair de la lune, Pierrot s’éveilla
Plume sur ma fente, il lapa Perla
Chandelle pimpante, Perla déchira
Au creux de ma lune, il vint en éclats
Par Noor Delice - Publié dans : Poèmes
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Mardi 2 mars 2 02 /03 /Mars 09:32


Rodin-un-baiser.jpg

Ton baiser, sa douceur terrible, tout l'émoi

De ton corps qui fuit et qui cède
Si profondément me possède
Qu'en te quittant, je sens ta forme vivre en moi.
 
 
C'est elle qui se berce à mes étroites hanches,
Qui gonfle mon torse ambigu,
Qui luit à mon orteil aigu,
Arrondit mes genoux et creuse mes mains blanches.
 
 
Et j'aime porter à mon front rougissant
L'inquiétude et l'insolence
De me souvenir en silence
Sans qu'on puisse savoir que je t'ai dans le sang.

                                                                                             Lucie Delarue-Mardrus
Par Noor Delice
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