Dimanche 13 septembre
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Dessin: Edouard Chimot
Je dirai l'innocence en butte à l'imposture,
Et le pouvoir inique, et la vieillesse impure,
L'enfance auguste et sage, et Dieu, dans ses bienfaits,
Qui daigne la choisir pour venger les forfaits.
Ô fille du Très-Haut, organe du génie,
Voix sublime et touchante, immortelle harmonie,
Toi qui fais retentir les saints échos du ciel
D'hymnes que vont chanter, près du trône éternel,
Les jeunes séraphins aux ailes enflammées ;
Toi qui vins sur la terre aux vallons Idumées
Répéter la tendresse et les transports si doux
De la belle d'Égypte et du royal époux ;
Et qui, plus fière, aux bords où la Tamise gronde,
As, depuis, fait entendre et l'enfance du monde,
Et le chaos antique, et les anges pervers,
Et les vagues de feu roulant dans les enfers,
Et des premiers humains les chastes hyménées,
Et les douceurs d'Éden sitôt abandonnées,
Viens ; coule sur ma bouche et descends dans mon coeur.
Mets sur ma langue un peu de ce miel séducteur
Qu'en des vers tout trempés d'une amoureuse ivresse
Versait du sage roi la langue enchanteresse ;
Un peu de ces discours grands, profonds comme toi,
Paroles de délice ou paroles d'effroi
Aux lèvres de Milton incessamment écloses,
Grand aveugle dont l'âme a su voir tant de choses !...
(CHANT I)
André Chénier
Par Noor Delice
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Publié dans : Poèmes
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Samedi 12 septembre
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Peinture: Rembrandt "Suzanne au Bain"
De l'époux bien-aimé n'entends-je pas la voix ?
Oui, pareil au chevreuil, le voici, je le vois.
Il reparaît joyeux sur le haut des montagnes,
Bondit sur la colline et passe les campagnes.
O fortifiez-moi ! mêlez des fruits aux fleurs !
Car je languis d'amour et j'ai versé des pleurs.
J'ai cherché dans les nuits, à l'aide de la flamme,
Celui qui fait ma joie et que chérit mon âme.
O ! comment à ma couche est-il donc enlevé !
Je l'ai cherché partout et ne l'ai pas trouvé.
Mon époux est pour moi comme un collier de myrrhe ;
Qu'il dorme sur mon sein, je l'aime et je l'admire.
Il est blanc entre mille et brille le premier ;
Ses cheveux sont pareils aux rameaux du palmier ;
A l'ombre du palmier je me suis reposée,
Et d'un nard précieux ma tête est arrosée.
Je préfère sa bouche aux grappes d'Engaddi,
Qui tempèrent, dans l'or, le soleil de midi.
Qu'à m'entourer d'amour son bras gauche s'apprête,
Et que de sa main droite il soutienne ma tête !
Quand son cœur sur le mien bat dans un doux transport,
Je me meurs, car l'amour est fort comme la mort.
Si mes cheveux sont noirs, moi je suis blanche et belle,
Et jamais à sa voix mon âme n'est rebelle.
Je sais que la sagesse est plus que la beauté,
Je sais que le sourire est plein de vanité,
Je sais la femme forte et veux suivre sa voie !
" Elle a cherché la laine, et le lin, et la soie.
" Ses doigts ingénieux ont travaillé longtemps ;
" Elle partage à tous et l'ouvrage et le temps ;
" Ses fuseaux ont tissu la toile d'Idumée,
" Le passant dans la nuit voit sa lampe allumée.
" Sa main est pleine d'or et s'ouvre à l'indigent ;
" Elle a de la bonté le langage indulgent ;
" Ses fils l'ont dite heureuse et de force douée,
" Ils se sont levés tous, et tous ils l'ont louée.
" Sa bouche sourira lors de son dernier jour. "
Lorsque j'ai dit ces mots, plein d'un nouvel amour,
De ses bras parfumés mon époux m'environne,
Il m'appelle sa sœur, sa gloire et sa couronne.
Alfred De Vigny
Par Noor Delice
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Publié dans : Poèmes
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Samedi 12 septembre
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08:29
Sculpture en bois: Claude Battarel "dormir sur la plage" link
La Belle au Bois dormait. Cendrillon sommeillait.
Madame Barbe-bleue ? elle attendait ses frères ;
Et le petit Poucet, loin de l'ogre si laid,
Se reposait sur l'herbe en chantant des prières.
L'Oiseau couleur-du-temps planait dans l'air léger
Qui caresse la feuille au sommet des bocages
Très nombreux, tout petits, et rêvant d'ombrager
Semaille, fenaison, et les autres ouvrages.
Les fleurs des champs, les fleurs innombrables des champs,
Plus belles qu'un jardin où l'Homme a mis ses tailles,
Ses coupes et son goût à lui, - les fleurs des gens ! -
Flottaient comme un tissu très fin dans l'or des pailles,
Et, fleurant simple, ôtaient au vent sa crudité,
Au vent fort, mais alors atténué, de l'heure
Où l'après-midi va mourir. Et la bonté
Du paysage au coeur disait : Meurs ou demeure !
Les blés encore verts, les seigles déjà blonds
Accueillaient l'hirondelle en leur flot pacifique.
Un tas de voix d'oiseaux criait vers les sillons
Si doucement qu'il ne faut pas d'autre musique...
Peau d'Ane rentre. On bat la retraite - écoutez ! -
Dans les Etats voisins de Riquet-à-la-Houppe,
Et nous joignons l'auberge, enchantés, esquintés,
Le bon coin où se coupe et se trempe la soupe !
Par Noor Delice
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Publié dans : Verlaine, 1844-1896
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Vendredi 11 septembre
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09:28
link
Just do your thang honey!
I could feel it from the start,
Couldn't stand to be apart.
Something about you caught my eye,
Something moved me deep inside!
Don't know what you did boy but
You had it and I've been hooked ever since.
I told my mother, my brother, my sister and my friend
I told the others, my lovers, both past and present tense.
Everytime I see you everything starts making sense.
Just do your thang honey!
Ain't no other man, can stand up next to you
Ain't no other man on the planet does what you do
(what you do).
You're the kinda guy, a girl finds in a blue moon.
You got soul, you got class.
You got style with your bad ass - oh yeah!
Ain't no other man its true - all right -
Ain't no other man but you.
Just do your thang honey!
Never thought I'd be all right. No, no, no!
Till you came and changed my life. Yeah, yeah, yeah!
What was cloudy now is clear! Yeah, yeah!
You're the light that I needed.
You got what I want boy, and I want it!
So keep on givin' it up!
Tell your mother, your brother, your sister, and your friend.
And the others, your lovers, better not be present tense.
Cause I want everyone to know that you are mine and no one else's!
Oooooooo, oh!
Ain't no other man, can stand up next to you
Ain't no other man on the planet does what you do
(what you do).
You're the kinda guy, a girl finds in a blue moon.
You got soul, you got class.
You got style your bad ass - oh yeah!
Ain't no other man it's true - all right -
Ain't no other man but you.
Break it down now!
Ain't no other, ain't, ain't no other! (other)
Ain't no other, ain't, ain't no other LOVER!
Ain't no other, I, I, I need no other!
Ain't no other man but you!
Ohhhh!
You are there when I'm a mess
Talk me down from every ledge
Give me strength, boy you're the best
You're the only one who's ever passed every test
Ain't no other man, can stand up next to you
Ain't no other man on the planet does what you do
(what you do).
You're the kinda guy, a girl finds in a blue moon.
(You're the kinda guy, a girl finds oooo yeahh)
You got soul, you got class.
You got style your bad ass - oh yeah!
Ain't no other man it's true - all right -
Ain't no other man but you.
And now I'm tellin' you, so ain't no other man but you.
Ain't no other man, can stand up next to you
Ain't no other man on the planet does what you do
(what you do).
You're the kinda guy, a girl finds in a blue moon.
You got soul, you got class.
You got style your bad ass - oh yeah!
Ain't no other man it's true - all right -
Ain't no other man but you.
Par Noor Delice
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Publié dans : Un peu de Musique
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Vendredi 11 septembre
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08:47
Peinture: François Boucher "Hercule
et Omphale"
Un moment suffira pour payer une année ;
Le regret plus longtemps ne peut nourrir mon sort.
Quoi ! L'amour n'a-t-il pas une heure fortunée
Pour celle dont, peut-être, il avance la mort ?
Une heure, une heure, amour ! Une heure sans alarmes,
Avec lui, loin du monde ! Après ce long tourment,
Laisse encor se mêler nos regards et nos larmes ;
Et si c'est trop d'une heure... un moment ! Un moment !
Vois-tu ces fleurs, amour ? C'est lui qui les envoie,
Brûlantes de son souffle, humides de ses pleurs ;
Sèche-les sur mon sein par un rayon de joie,
Et que je vive assez pour lui rendre ses fleurs !
Une heure, une heure, amour ! Une heure sans alarmes,
Avec lui, loin du monde ! Après ce long tourment,
Laisse encor se mêler nos regards et nos larmes ;
Et si c'est trop d'une heure... un moment ! Un moment !
Rends-moi le son chéri de cette voix fidèle :
Il m'aime, il souffre, il meurt, et tu peux le guérir !
Que je sente sa main, que je dise : " C'est elle ! "
Qu'il me dise : " Je meurs ! " alors, fais-moi mourir.
Une heure, une heure, amour ! Une heure sans alarmes,
Avec lui, loin du monde ! Après ce long tourment,
Laisse encor se mêler nos regards et nos larmes ;
Et si c'est trop d'une heure... un moment ! Un moment !
Marceline DESBORDES-VALMORE
Par Noor Delice
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Publié dans : Poèmes
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