Dimanche 9 août 7 09 /08 /Août 14:59

 




La très chère était nue et, connaissant mon cœur,
Elle n’avait gardé que ses bijoux sonores,
Dont le riche attirail lui donnait l’air vainqueur
Qu’ont dans leurs jours heureux les esclaves des Mores.


Quand il jette en dansant son bruit vif et moqueur,
Ce monde rayonnant de métal et de pierre
Me ravit en extase, et j’aime à la fureur
Les choses où le son se mêle à la lumière.


Elle était donc couchée et se laissait aimer,
Et du haut du divan elle souriait d’aise
A mon amour profond et doux comme la mer,
Qui vers elle montait comme vers sa falaise.


Les yeux fixés sur moi, comme un tigre dompté,
D’un air vague et rêveur elle essayait des poses,
Et la candeur unie à la lubricité
Donnait un charme neuf à ses métamorphoses;


Et son bras et sa jambe, et sa cuisse et ses reins,
Polis comme de l’huile, onduleux comme un cygne,
Passaient devant mes yeux clairvoyants et serins;
Et son ventre et ses seins, ces grappes de ma vigne,


S’avançaient, plus câlins que les Anges du mal,
Pour troubler le repos où mon âme était mise,
Et pour la déranger du rocher de cristal
Où, calme et solitaire, elle s’était assise.


Je croyais voir unis par un nouveau dessin
Les hanches de l’Antiope au buste d’un imberbe,
Tant sa taille faisait ressortir son bassin.
Sur ce teint fauve et brun, le fard était superbe!


- Et la lampe s’étant résignée à mourir,
Comme le foyer seul illuminait la chambre,
Chaque fois qu’il poussait un flamboyant soupir,
Il inondait de sang cette peau couleur d’ambre


                                                                                         Charles Baudelaire

Par Noor Delice - Publié dans : Baudelaire, 1821-1867
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Samedi 8 août 6 08 /08 /Août 10:13







    Ô naturel désir pour l'homme être roi

    On est revêtu de la carte de son royaume

    Les fleuves sont des épingles d'acier semblables à tes veines où roule l'onde trompeuse de tes yeux

    Le cratère d'un volcan qui sommeille mais n'est pas éteint

    C'est ton sexe brun et plissé comme une rose sèche

    Et les pieds dans la mer je fornique un golfe heureux

    C'est ainsi que je l'aime la liberté

    Et je veux qu'elle seule soit la loi des autres

    Mais je suis l'ennemi des autres libertés


                                                                                     Guillaume Apollinaire

Par Noor Delice - Publié dans : Apollinaire, 1880-1918
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Vendredi 7 août 5 07 /08 /Août 15:51
Par Noor Delice - Publié dans : Un peu de Musique
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Vendredi 7 août 5 07 /08 /Août 13:50










Ce Dieu qu'on adore à Lampsaque
Il faut le tirer de l'exil
Volez au secours de Priape
Femmes en pleurs qu'il a saillies
Chastes épouses canéphores
Au con imprégné de phosphore
 
Mon vit mon gentil robinet
Verse-moi de ton eau divine
Mon doux concombre mon panais
Ma verge mon jean-bart ma pine
Viens-t'en me labourer l'ourlet
 
La rose-thé de ton prépuce
Auprès de moi s'épanouit
On dirait d'un vieux boïard russe
Le chibre sanguin et bouffi
Lorsqu'au plus fort de la partouse
Ma bouche à ton noeud fait ventouse
 
Ton foutre épais c'est l'eau d'amandes
C'est la liqueur de mes vingt ans
Ejacule force tes glandes
Au point que ta queue éructant
Quatorze Juillet mes délices
S'allume un beau feu d'artice
 
De ton foutre je sens la force
De ton vit l'intrépidité
Brunie par l'ombre de ton torse
J'incanterai les nuits d'été
Las mon désir est sans remède
J'ai même épuisé Ganymède

                                                                                    Guillaume Apollinaire

Par Noor Delice - Publié dans : Apollinaire, 1880-1918
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Vendredi 7 août 5 07 /08 /Août 13:19


                                                                                       Peinture: Sabin Balasa

J'ai rêvé l'archipel parfumé, montagneux,
Perdu dans une mer inconnue et profonde
Où le naufrage nous a jetés tous les deux
Oubliés loin des lois qui régissent le monde.
 
Sur le sable étendue en l'or de tes cheveux,
Des cheveux qui te font comme une tombe blonde,
Je te ranime au son nouveau de mes aveux
Que ne répéteront ni la plage ni l'onde.
 
C'est un rêve. Ton âme est un oiseau qui fuit
Vers les horizons clairs de rubis, d'émeraudes,
Et mon âme abattue est un oiseau de nuit.
 
Pour te soumettre, proie exquise, à mon ennui
Et pour te dompter, blanche, en mes étreintes chaudes,
Tous les pays sont trop habités aujourd'hui


                                                                                                                                                                                    Charles Cros
Par Noor Delice - Publié dans : Poèmes
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