Louÿs, 1870-1925

Dimanche 30 août 7 30 /08 /Août 09:53



Les doigts longs et libidineux sont toujours rances
D’avoir trempé dans le vagin sanguinolent
D’où sort, avec l’odeur écoeurante, un relent
D’outrages gras, et de spasmodiques souffrances.
 
Sous les ongles mangés s’épatent les bouts ronds
Des doigts, qui meurtriraient les fragiles muqueuses
Et l’on pense à les voir de pubertés visqueuses
Et de vierges en rut fourrageant leurs girons.
 
Seul, un ongle érecteur du clitoris se dresse…
Ô mains, d’où semble fuir un geste de caresse
Charmes blancs précurseurs de mon membre viril
 
Mains qui faites l’amour aux petites branlées
Je chérirai sur votre galbe puéril
La trace et le parfum des blancheurs écoulées. 
 
                                                                             Pierre Louÿs

Par Noor Delice - Publié dans : Louÿs, 1870-1925
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Samedi 29 août 6 29 /08 /Août 08:10




Le premier me donna un collier, un collier de perles qui
vaut une ville, avec les palais et les temples, et les trésors
et les esclaves.
 
Le second fit pour moi des vers. Il disait que mes cheveux
sont noirs comme ceux de la nuit sur la mer et mes yeux
bleus comme ceux du matin.
 
Le troisième était si beau que sa mère ne l'embrassait pas
sans rougir. Il mit ses mains sur mes genoux, et ses lèvres
sur mon pied nu.
 
Toi, tu ne m'as rien dit. Tu ne m'as rien donné, car tu es
pauvre. Et tu n'es pas beau, mais c'est toi que j'aime.

Par Noor Delice - Publié dans : Louÿs, 1870-1925
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Mardi 18 août 2 18 /08 /Août 20:42

                                                                                                      Dessin de Rodin




I. LES POILS
 
Un rayon du soleil levant caresse et dore
Sa chair marmoréenne et les poils flavescents
Ô que vous énervez mes doigts adolescents
Grands poils blonds qui vibrez dans un frisson d’aurore.
 
Quand son corps fatigué fait fléchir les coussins
La touffe délicate éclaire sa peau blanche
Et je crois voir briller d’une clarté moins franche
Sous des cheveux moins blonds la chasteté des seins,
 
Et sous des cils moins longs les yeux dans leur cernure.
Car ses poils ont grandi dans leur odeur impure
La mousse en est légère et faite d’or vivant
 
Et j’y vois les reflets du crépuscule jaune ;
Aussi je veux prier en silence devant
Comme une Byzantine aux pieds d’un saint icône.



 
II. LES POILS
 
Quand j’énerve mes doigts dans vos épaisseurs claires
Grands poils blonds, agités d’un frisson lumineux,
Je crois vivre géante, aux âges fabuleux
Et broyer sous mes mains les forêts quaternaires.
 
Quand ma langue vous noue à l’entour de mes dents
Une autre nostalgie obsède mes narines :
Je crois boire l’odeur qu’ont les algues marines
Et mâcher des varechs sous les rochers ardents.
 
Mais mes yeux grands ouverts ont mieux vu qui j’adore :
C’est un peu d’océan dans un frisson d’aurore,
La mousse d’une lame, un embrun d’or vivant,
 
Flocon vague oublié par la main vénérée
Qui façonna d’écume et de soleil levant
Ta peau blanche et ton corps splendide, Cythérée !


                                                                                             Pierre Louÿs 
Par Noor Delice - Publié dans : Louÿs, 1870-1925
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Mardi 18 août 2 18 /08 /Août 20:36





Oui, des lèvres aussi, des lèvres savoureuses
Mais d’une chair plus tendre et plus fragile encor
Des rêves de chair rose à l’ombre des poils d’or
Qui palpitent légers sous les mains amoureuses.
 
Des fleurs aussi, des fleurs molles, des fleurs de nuit,
Pétales délicats alourdis de rosée
Qui fléchissent, pliés sur la fleur épuisée,
Et pleurent le désir, goutte à goutte, sans bruit.
 
Ô lèvres, versez-moi les divines salives
La volupté du sang, la chaleur des gencives
Et les frémissements enflammés du baiser
 
Ô fleurs troublantes, fleurs mystiques, fleurs divines,
Balancez vers mon coeur sans jamais l’apaiser,
L’encens mystérieux des senteurs féminines


                                                                                Pierre Louÿs
Par Noor Delice - Publié dans : Louÿs, 1870-1925
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Mardi 18 août 2 18 /08 /Août 20:31




Blotti sous la tiédeur des nymphes repliées
Comme un pistil de chair dans un lys douloureux
Le Clitoris, corail vivant, coeur ténébreux,
Frémit au souvenir des bouches oubliées.
 
Toute la Femme vibre et se concentre en lui
C’est la source du rut sous les doigts de la vierge
C’est le pôle éternel où le désir converge
Le paradis du spasme et le Coeur de la Nuit.
 
Ce qu’il murmure aux flancs, toutes les chairs l’entendent
À ses moindres frissons les mamelles se tendent
Et ses battements sourds mettent le corps en feu.
 
Ô Clitoris, rubis mystérieux qui bouges
Luisant comme un bijou sur le torse d’un dieu
Dresse-toi, noir de sang, devant les bouches rouges !



                                                                               Pierre Louÿs

Par Noor Delice - Publié dans : Louÿs, 1870-1925
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