Le blog Sensualité et Douceurs




« Cette fumée de bois humide qui bleuit la crête de mes arbres quand le voisin brûle ses bois morts, qui la retiendra juste un peu pour te l’offrir ?

Qui dessinera la joie de mes attentes, la peine de tes silences ?

Le vent, le vent brassant l’espace du ciel, conquérant insatiable des nuages qu’il lie ou délie au gré de sa mouvance.

Aujourd’hui je te dis le vent.

Hier c’était le bruit de l’eau quand la fontaine que tu connais se nappe et s’irise, quand chaque goutte fait le plein de vie.

Et puis cette sculpture dense dans sa présence, choisie ensemble et que tu m’as vue installer avec tant de soin.

 

Couple déchiré, corps éclatés et cependant si tendres.

 

Bronze d’un homme et d’une femme à notre image, si ardents de se rencontrer, si blessés à se séparer, si intenses dans leur différence au-delà de l’effleurement de la rencontre, couple hors du temps, des exigences ou des attentes qui stérilisent. Bien plus loin que l’absence je te recrée sans cesse, ma vivante.

 

Il y a des étincelles de lumière qui jaillissent à la croisée des désirs, j’en garde les vibrations légères pour rassembler l’incertain de mon existence, le tenace de ma présence à toi.

C’est ainsi que je te garde au plus précieux.

 

Mes pleurs viennent plus tard, ils surgissent en larmes de fêtes pétillantes pour recréer les bulles fragiles d’instants si présents à jamais perdus.

Combien ai-je assassiné de possibles avec toi, près de toi, de n’avoir pas su protéger plus fort, plus près, nos échanges.

Mais sais-tu le nombre de fois où j’ai envoyé vers toi des comètes de baisers dorés, des pensées chargés d’émotions et d’enthousiasmes.

Je garde chaque fois à tout instant un baiser-relais à déposer sur ton oreille gauche en fermant les yeux pour te voir et te sentir vibrer en moi… »

 


 

Il pouvait lui écrire encore sans qu’il puisse se résoudre à lui envoyer la lettre :

 

 

« J’avais les yeux qui criaient de tant te regarder lors de notre dernière rencontre. Je voulais ralentir le temps, immobiliser l’espace où tu tenais et déposer entre les fibres secrètes de chaque seconde le germe d’un possible à vivre encore ensemble… »

 

Extrait de "Je croyais qu'il suffisait t'aimer"

Mar 10 nov 2009 4 commentaires
bleumarine.
bleumarine - le 10/11/2009 à 17h57
Merci d'être passée Bleuemarine.

Très bon weekend à toi!
Noor Delice
Jacques Salomé ...
Voici quelques années, lorsque j'ai lu " je croyais qu'il suffisait de t'aimer " j'ai ressenti cette vérité criante de sensualité avec une force comme venue d'ailleurs de tout mon être. Connaissant pourtant bien les autres oeuvres de Salomé et consciente de la force de ses mots qui ouvrent tant de portes sur nos ressentis, ce livre m'a marquée ... je relis souvent certains passages ...
Le hasard a voulu que j'entre chez toi ce matin et ma journée commence magnifiquement !
Bonne journée à toi.
LO

" Quand elle penchait sa tête vers son ventre, découvrait avec sa bouche de velours et la soie de son sexe, elle sentait combien cet homme l'habitait tout entier.
Quand, avec ses lèvres, elle palpait la pulpe du gland, parcourait doucement le bourrelet ciselé du prépuce, sentait gonfler la tige souple, elle s'émerveillait de l'existence de la vie.
Au début, elle s'étonnait du rythme, de la respiration vibrante de son sexe, de la palpitation si profonde qui irradiait ses testicules. " Je t'entends vivre" lui disait-elle.
Elle aimait disposer sa main en coquille sous les bourses. Elle jouait à effleurer la crête infime qui se marque plus sombre entre le soyeux mouvant de leur douceur bombée pour se perdre au creux du périnée " ...

http://lo-dela@erog.fr
LO - le 18/11/2009 à 09h37
Bonsoir LO

merci pour tes lignes, qui me font énormément plaisirs! J'ai adoré ses deux derniers livres que j'ai lu de lui.

Le chapitre "Sur la route" je vais le mettre ici en entier, seulement je n'ai pas trouvé le temps encore!

Je te remercie d'être passée

Je te sohuhaite une excellente journée demain
Noor Delice
Je me suis permise de mettre ton blog dans mes coups de coeur ...
Je cite très souvent Jacques Salomé, d'ailleurs le passage laissé ici figure dans une réponse à l'un des commentaires sur un de mes textes.
Ce libre est une pure merveille !

Connais-tu François d'Alayrac ? Si ce n'est pas le cas, je t'invite à le découvrir, les liens sont sur ma page d'accueil. Ses mots sont une mélodie pour la femme dans toute sa sensualité. Le chantre de l'érotisme !

Bisous à toi.
LO
LO - le 19/11/2009 à 00h37
Bonsoir LO

C'est marrant, j'ai aussi mit ton blog dans mes coup de coeurs.
J'y ai juste jeter un coup d'oeil rapide, et j'ai pu remarquer la ressemblance des choix pour certaines photos.
J'y retournerais plus longuement, pour découvrir François D'Alayrac en même temps, des que je serais un peu plus disposé.

Merci de ton passage, bonne nuit, Bisous
Noor Delice
J'ai noté également la similitude des photos !
Je te laisse un petit poème de F. d'Alayrac ...
Bisous à toi
LO

MES DOIGTS FOUS


Mes doigts fous courent sur ta peau
A frôler les soupirs de ton corps
A chiffonner la lumière de tes seins,

Dans l'urgence des caresses
L'urgence de l'appel au plaisir
A écrire "je t'aime" à fleur d'ongles,

A froisser
La soie blonde et humide de ton sexe,
Qui m'en demande bien plus,

A saccager, à piller, en dévastant tes sens,
Dans les coulures salées du bonheur,
Le chaos profond de tes reins,

Le nu exaspéré de ton ventre agité
Qui te cambre à en offrir à ma faim
La mousse épaisse de tes cuisses,

Pour atteindre, sous la dentelle écartée,
Massacrée, inutile et ridicule rempart
Qui finit par céder à ce désir

Contre lequel elle ne peut
Que l'exciter davantage d'impatience
Et le durcir dans ta main qui en flambe,

Entre ces lèvres qui pleurent de frissons,
La joie secrète illuminée
De la nuit qui se gonfle.

Enfin glisser tes doigts sous les miens
Sur la mine sans fond de la joie
Des corps qui jubilent

Et ruisseler ma dureté dans ta chair
Pour sombrer dans ta jouissance
Qui résonne dans tes seins sous ma bouche.

François d'Alayrac
LO - le 19/11/2009 à 20h14
Bonjour LO

Merci pour ton poème! Que je manquerais pas de publier... il est tout simplement magnifique!

Très bon début de semaine, bisous
Noor Delice